Le chef de bande, avec lui c’est simple et direct : « avec moi, avec vous ». Toujours devant, s’il faut tomber, mieux vaut être le premier. Pascal n’affectionne pas, particulièrement, les enfants trop sages, trop rangés, trop polis. Il leur préfère les beautiful loosers, les écorchés vifs, les inattendus. Dans ses films, il n’y a qu’un seul adn : l’instant critique. En clair, dans la cour de récré, il y a ceux qui l’aiment et ceux qui le détestent.
Toujours sereine, Maria ne faisait pas de bruit en classe. Mais elle n’était jamais loin de la bande de sales gosses. Pour les spectacles de fin d’année, elle les transformait en pierrot, en renard, en dracula… Un coup de crayon pour un regard sérieux, du bleu pour t’attendrir et du rouge et du noir pour vous rappeler que le corps est une arme. De séduction, bien sûr.
Comme keith Haring, il a toujours le crayon à la main.
JJ, dessine ta vie, au bout de ses doigts, du fond de son âme d’enfant qui n’arrive pas à ranger sa boite de feutres. Ses yeux, c’est ton miroir, ton spleen en noir & blanc qui dérive sur du papier Canson. Il a cette incroyable faculté de raconter des scènes de vie, comme s’il pressentait le moment d’après… Son karma n’a pas de contours, il sculpte des sentiments qu’il attrape en plein cœur.
Il n’y a, souvent, que le haut de sa tête qui dépasse. Si tu cherches Robin, regarde derrière une mécanique, un décor, un accessoire et si des yeux paisibles sortent de nulle part sous une toison or, il y a des chances que ce soit lui. Jamais sous tension, le gosse, il dégage un air de sérénité qu’il assure avec un serrage aux petits écrous. Dans la bande, il est indispensable, parfois genre deus ex machina...
Pas besoin d’allumer la bougie, avec lui l’interrupteur n’est jamais loin. C’est le genre de pote qui se cache derrière ses faisceaux, pour mieux te voir. Il est un brin sur la réserve, limite « back light » le poto. Basile, c’est comme la lumière du nord, celle des peintres, jamais agressive, toujours nuancée, mais faites gaffe, parfois, le mauvais noir, ça peut lui énerver les nerfs au sétois…
Lucas ne cherche pas la discrétion, il la porte en lui. Pas disert dans la cour de récré, juste assez pour matcher les potes qui l’entourent. Le soin qu’il porte à tout ce qu’il touche est précieux, calibré, sans retouches. Lucas c’est le genre de gosse dont tu ne connaitras, jamais, les limites de son potentiel. Non mais, sérieux, on vous dit !
Si un sale gosse ne met pas les pieds dans les flaques, ne cherchez pas c’est Tristan. Le gamin te semble comme une âme en peine, mais méfiez-vous du gosse qui dort ! Ses rêves vont plus loin que l’horizon et sa dextérité enveloppe une énergie maîtrisée. Avec lui, le talent n’est pas un alibi encore moins une posture. Dans la bande, il est capable d’exploits guerriers comme le Mythe.
Dans la « bande », il y en a toujours un qui est plus précis que ses potes, plus détaillé, moins genre : ça finira par passer…
Léo c’est le gars qui trouve que le millimètre n’est pas assez net, que seul compte le point juste, c’est-à-dire celui qui n’existe pas ! et ne nous demandez pas comment il y arrive, vous allez vous faire une tendinite au cerveau. Le plus simple c’est de lui laisser la mollette et vous serez au point.
Il y a toujours un gosse que personne n’embête dans la cour. Celui-là c’est sylvain, non pas parce qu’il est craint. Non, tout simplement parce qu’un enfant ne s’en prend jamais au magicien. Celui qui sublime le banal. Surnommé « magic » par ses copains, sylvain c’est celui qui te fait rêver tellement la technique, les sentiments et l’inaccessible te paraissent d’une simplicité enfantine. Toujours avec le sourire.